TOILE DE VERRE, FIBRE DE CELLULOSE, CALICOT, VOILE DE RENOVATION, ENDUIT ÉLASTIQUE, RATISSAGE ?
Pour des murs très abîmés, le peintre peut être amené à proposer à son client la pose d'une toile de verre. Il n'était pas rare, il y a une vingtaine d'années, de proposer ce genre de produit suite à un dégât des eaux ou face à des subjectiles fissurés ou en très mauvais état. Mais aujourd'hui de nouvelles solutions, plus esthétiques s'offrent à nous. Bien entendu et comme toujours, le peintre veillera à repérer l'origine du problème (tuile cassée, fuite de tuyauterie, fissures structurelles, maison âgée et non entretenue, etc.). Rien ne sert de réparer si la source du désordre n'est pas connue et solutionnée.
Voici une illustration des différentes solutions que nous allons voir dans ce cours.
LES SOLUTIONS MURALES DE RÉNOVATION
La réparation des fissures par l'enduit fibré élastique
C'est une technique assez récente, car les enduits fibrés élastiques ont fait leur apparition il y a moins de 10 ans. C'est la solution la moins onéreuse, quand il s'agit d'une pièce faiblement touchée par la fissuration. Mais elle nécessite beaucoup de temps de préparation et d'exécution. En outre elle reste une technique fastidieuse et rien ne garantit la stabilité d'une telle réparation dans le temps. Elle peut être accompagnée d'un pontage selon les supports, afin de stabiliser l'ensemble du subjectile et de permettre sa réparation et la tenue de celle-ci dans le temps. Elle peut aussi être, et c'est nouveau, travaillée par l'injection d'un enduit fibré élastique, qui permet, non seulement une bonne adhérence sur le subjectile fragilisé, mais la présence de résine permet une meilleure résistance à la tension d'un support qui se mettrait à bouger. Ces solutions sont souvent accompagnées par un ratissage pour une meilleure finition d'aspect.
La pose d'une toile de rénovation en fibre de cellulose.
Apparue il y a peu, la fibre tend à s'imposer car elle est la solution la moins nocive pour l'applicateur. Il existe plusieurs grammage selon l'état du subjectile et la finition que l'on recherche. La plus commune est en 150g. Elles existent aussi en thermo-acoustiques (contre le bruit et la déperdition de chaleur), mais pour les avoirs déjà posées, elles ne m'ont absolument pas convaincantes. La composition même de la fibre (cellulose = papier) reste la moins polluante. Non seulement elle répare les fissures allant jusqu'à un 1 cm selon l'épaisseur de son revêtement, mais en plus elle supprime l'étape du ratissage puisqu'elle remplace la couche d'enduit de finition. Néanmoins la pose d'une fibre de rénovation, oblige le subjectile à être préparé correctement.
Contrairement à une toile de verre, très épaisse, la fibre de cellulose laisse moins passer les défauts d'aspects sur les supports moyennement préparés. En outre son prix est aussi un frein, puisqu'il faut compter environ 60 euros pour un rouleaux (pro) de 20m² et qu'il faut entre deux et trois rouleaux pour une pièce standard (sans compter le prix de la colle pour revêtement lourd).
Dans la vidéo que je présente (ci-dessus), j'applique ce système à un plafond déjà bien abîmé mais en ayant au préalable, réparé les fissures par de l'enduit élastique cité précédemment.
La pose d'une toile de verre.
Si le subjectile est fissuré à plusieurs endroits, portant parfois des fissures très importantes, la toile de verre sera la meilleure solution. Elle reste un produit très économique. A ce stade, je fais un point sur la qualité des toiles de verres disponibles dans les grandes surfaces de bricolage. Chez un pro, il existe deux types de TDV, la toile pré-peinte et celle qui ne l'est pas. Ensuite c'est une question de goût puisque l'on doit choisir l'un des motifs (qui d'ailleurs rend la toile de verre la moins esthétique des solutions de rénovation). En GSB, c'est différent ! Les toiles de verres sont de piètres qualités et les premiers prix sont simplement une catastrophe ! J'ai vu une toile de verre pré-peinte, parsemé de trous en surface, qui ne se rebouchaient pas ou mal, lors de la mise en peinture ! Une catastrophe visuelle. N'achetez JAMAIS, des premiers prix en gsb !
La toile de verre, reste à mon goût, la moins esthétique des solutions, mais c'est pour sa robustesse qu'elle sera choisie. Elle existe en différents motifs, le plus connu étant la maille (grande ou petite), d'autres motifs sont disponibles, comme les losanges, les chevrons, les damiers, les diagonales ou bien encore le crépis. C'est la solution la plus utilisée dans les cabinets médicaux mais également dans les chambres d'ehpad ! La toile de verre reste irritante pour la peau, cela la rend très désagréable à poser. Elle a aussi un effet esthétique des plus contestables et la technique de pose doit être maîtrisée, si l'on ne veut pas créer cet effet fermeture éclair tant redouté par les applicateurs débutants. Elle sera néanmoins, une solution bien plus durable et efficace que le calicot.
Le voile de rénovation
Une solution radicale consisterait à coller dans de l'enduit, un voile de réparation à base de fibres de verre, qui servira de trame à l'enduit ratissé dessus. Cette solution, bien qu'étant la plus solide de toute, nécessite d'être du métier. Même si le peintre est à même de pouvoir poser ce genre de voile, cela reste une technique de plâtrier de métier. Il est possible de coller le voile sur le subjectile, puis après séchage de recouvrir d'un enduit en deux passes, afin de se faciliter la pose lorsque l'on est pas du métier.
Mais quand faire un ratissage ?
Le ratissage sert avant tout à préparer le support à la mise en peinture, il ne répare pas le subjectile de ses fissures par exemple. Il n'a de valeur qu'esthétique ! Si l'on veut la meilleure finition pour sa pièce, on choisira donc le ratissage. Ajoutez à cela une peinture qui se tend, et un manchon maximum en 10mm d'épaisseur et vous obtiendrez un aspect semi-tendu des plus joli. Exit l'effet crête de coq laissé par le pommelé d'une peinture qui ne se tend pas et d'un manchon trop épais, comme d'une préparation non soignée.
ET LE CALICOT DANS TOUT CA ?
Vous l'aurez compris, c'est une solution que je ne recommande pas. En effet la plupart des matériaux modernes (comme le placo) sont souvent sujet à un mouvement causé ou par le mouvement de la charpente ou par celui de la structure du gros œuvre (parfois même, une mauvaise accroche du placo sur les suspentes). Si ces plaques ne sont pas solidement réparées, le calicot ne suffira pas à retenir le mouvement des matériaux et la fissure réapparaitra très vite. Parfois même le lendemain ! Chaque réparation que j'ai eu à traiter de cette façon, ce sont réouvertes peu de temps après leur réparation. Pour ce type de fissure, je recommande un pontage, que vous pouvez découvrir, pour du placo, dans la vidéo ci-dessous.
En conclusion Gaston
Analysons le tableau ci-dessous qui permettra de se faire une idée sur chaque méthode de rénovation.
J'ai attribué une note de 1 à 3 pour chaque type de rénovation et selon des critères bien précis qui mettent en perspective la facilité de pose et le coût de chaque produit. Plus il y a de "rouleaux" et plus la caractéristique correspondant est élevée. Voyons cela en détails.
Si il est vrai que la toile de verre est le produit le moins facile à poser, il n'en demeure pas moins que de réparer des fissures puis de réaliser un ratissage pour avoir la meilleure finition possible, n'est pas à la portée de tous. Dans ce cas précis la fibre de cellulose s'en sort mieux. Il est toujours temps de réaliser un petit joint d'enduit de finition, très léger, et sans calicot au niveau des lès, lorsque ceux-ci sont mal ajustés, et laissent apparaitre un écart entre chaque lé après séchage.
En ce qui concerne le temps de travail, et pour ce seul paramètre, c'est la toile de verre qui sera la plus rapide à appliquer ! (on comprend mieux son utilisation par les artisans, suite à un dégât des eaux par exemple). Cela prend en compte que la pose d'une toile de verre ne nécessite pas une grande préparation du support avant sa pose, alors que la pose d'enduit fibré élastique nécessitera un ratissage par la suite pour cacher la réparation. La Fibre de cellulose, même dans son grammage le plus courant, le 150g, ne permet pas sa pose directement sur le subjectile sans avoir pris soin de le préparer au mieux. Réparation des fissures et rebouchage des trous les plus importants sont obligatoires.
La toile de verre reste également le matériaux le plus solide contre l'apparition des fissures, et même si son rapport qualité prix est plutôt bien placé, l'enduisage de base, reste le plus classique est la moins chère des solutions (sur le papier, et en moyenne) .
Esthétiquement, il est préférable de travailler les fissures et de ratisser ou de poser une fibre de cellulose, plutôt que d'opter pour la toile de verre.
Au final, ils sont tous du même niveau, car ils ont tous étaient conçus pour différentes situations.
Ce qui rend la réparation la plus solide, se fera au détriment de son aspect esthétique.
Ce qui permet un gain de temps dans l'application se fera au détriment de son rapport qualité prix.
Ce qui rend le travail final plus résistant, se fera au détriment de sa facilité d'exécution.
En d'autres termes, à chaque chantier sa solution.
Octobre 2021 / Juillet 2024 - Docteur Peinture®
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