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Faisant suite à la visite de l’usine de fabrication des peintures Réca , je me suis dis, qu’il était temps de partager avec vous, l’essentiel d’une telle visite : « De quoi est faite une peinture? ».
Sans entrer dans les formules, qui sont par ailleurs tenues secrètes et sachant que je n’ai ni l’âme, ni les connaissances d’un chimiste, la fabrication des peintures industrielles, reste assez simple. La peinture est composée principalement de 3 types « d’ingrédients » que nous allons voir en détails dans ce cours.
(On aurait pu ajouter à ces trois composants, une quatrième catégorie, qui aurait été « les additifs » ,appelés aussi adjuvants, qui ajouteront des qualités supplémentaires à la peinture, et aideront à son application. J’y consacrerais un petit chapitre quand même, en fin de cours)
1-LES PIGMENTS (COLORANTS) ET LA CHARGE
Ils apportent la couleur à la peinture et donnent également de l’opacité et de la densité à l’ensemble.
Le pigment reste l’appellation usitée pour les produits dit « naturelles », c’est pour cette raison que je préfère les appeler « colorants », afin de les différencier. Mais comme dans l’industrie on parle de « pigment », je ferais l’effort de faire pareil.
Le pigment a plusieurs utilités, dont évidemment, donner la couleur à la peinture, il rend également opaque l’ensemble (appelé le pouvoir couvrant), il a une propriété de protection, car grâce à son opacité il protège des U.V. qui ont la fâcheuse tendance à détériorer la peinture. Par certains composants (zinc, chrome) il donne la qualité « antirouille », par la forme lamellaire de certaines molécules de pigments (structures en forme de lamelle comme les écailles du poisson) il peut renforcer le feuil aux intempéries. D’autres pigments apportent la faculté « ignifugeante »(qui ne peut pas brûler), la résistance aux agressions (de type abrasion), et confère même des valeurs d’imperméabilité (pour l’extérieur) ou au contraire de perméabilité à la vapeur d’eau (pour l’intérieur).
La finesse du broyage des pigments, apportera différentes valeurs à la peinture (couvrance, brillance, et prix !!).
C’est la rareté des pigments, ainsi que le processus de broyage plus long de certains, qui engendre un surcoût à la fabrication et une répercussion, en partie, du prix en caisse. C’est le liant qui détermine la qualité de la peinture, pas le pigment !
On peut retenir que plus une peinture contiendra de pigments, moins elle sera brillante et imperméable.
Dans le milieu de la fabrication des peintures industrielles, on utilise plusieurs typeS de pigments selon leurs origines. Des oxydes métalliques (la plus part sont blanc) des minéraux (terres et ocres), et des composés organiques et organo-métalliques, (les plus utilisés de nos jours). Voyons donc les propriétés de chacun.
Dans les oxydes métalliques, on distingue :
Exemples de différents principes décoratifs à la chaux teintés avec des pigments. Vous pouvez les retrouver dans la formation à la chaux disponible dans ma boutique
Les pigments plus naturelles, sont les pigments dit « minéraux », ils sont moins nombreux, et compose la palette des ocres, des terres, et de la craie. Les ocres et les terres sont certainement les pigments les plus anciens utilisées et ce, depuis la nuit des temps, on les retrouvent dans les peintures des grottes préhistoriques. (voir les 3 photos ci dessus, 1- stucs en trois teintes et sgraffito de bambous, 2- enduit imitation pierre et 3- sgraffito d’un des « singes de la sagesse », tous ces enduits ont étaient réalisés à la chaux avec différents ocres, pigments de terre).
Selon leur cuisson au four, on peu obtenir de l’ocre jaune à l’ocre rouge. Insensible aux fonds alcalin, ils sont la base de toutes les peintures minérales.
Il y a la craie.
Il est le pigment utilisé dans les peinture à la colle, aujourd’hui supplantée par les peintures vinyliques. La craie (ou carbonate de calcium) est très employée comme charge, car peu coûteuse.
La dernière grande famille est aussi la plus utilisée aujourd’hui. Les pigments de synthèse, même si ils gardent encore des appellations ancestrales (bleu outremer, ocre jaune etc), il n’en demeure pas moins qu’ils sont tous sans exception le résultat de transformation chimique de la main de l’homme. On les retrouves dans nos fûts de peinture, mais aussi dans les aérosols ou encore les marqueurs ! Leur puissance est telle, qu’elle permet la migration de leurs molécules à travers chaque feuil de peinture . Résultat, il est difficile de nettoyer les tags et autres graffitis, ou encore les traces de marqueurs.
LA CHARGE
Finissons ce chapitre par ce qui représente une très grosse partie de la masse d’une peinture, « la charge ». On peu dors et déjà affirmer, que plus elle sera présente, en remplacement du pigment, et moins la peinture coûtera cher. Quand dans une proportion définie (infime) on estime à 1 euros une quantité donné de charge, le même poids de pigments sera facturé 20 euros !
Le problème pour les chimistes est donc de trouver le bon équilibre entre pigments et charge, pas seulement pour la couleur cherchée, mais aussi pour son opacité, car en effet, contrairement aux pigments, la charge et peu ou pas opacifiante.
Ceci dit, hors mis la masse de la peinture, la charge confère à l’ensemble une qualité mécanique au feuil (résistance à l’abrasion, au frottement etc) elle ajoute aux peintures des propriétés telles que la microporosité, de la matité ainsi qu’ une résistance aux Ultraviolets.
Mais de quoi est composée au juste la charge ? Et bien de différents minéraux, et selon leur qualité, cela entraînera fatalement un surcoût à la fabrication et donc au prix de vente affiché. Cela fait varié la qualité du produit final.
Il existe un nombres important de charge :
ATTENTION
2- LE LIANT
Il sert à homogénéiser les dits « ingrédients » mais il est également, l’élément « filmogène » de la peinture. En d’autres termes, il constitue le « film » (le feuil) de la peinture. Le liant subit des modifications chimiques et physiques qui transforme la peinture en feuil (en peinture solide).
Lorsque la peinture est à l’état liquide, on parle de « peinture », mais lorsque celle ci est sèche après avoir été appliquée à un subjectile (tout support que l’on peint ) , on parle de « feuil de peinture ».
Le liant a bien d’autres utilités…
Il assure l’adhérence de la peinture au subjectile (ce qui signifie que sans lui, les pigments et le diluant seuls, ne tiendraient pas sur un mur ou sur un plafond…)
Il apporte son élasticité au feuil, autrement en séchant, il casserait littéralement.
Il donne son nom à la future peinture, on ne dit plus peinture à l’huile ou à l’eau, mais peinture à liant glycérophtalique, vinylique, polyuréthane, siloxane, alkyde etc,
Voyons les caractéristiques des principales peintures selon leur liant :
Il existe bien d’autres liants, et à moins que désiriez faire des études de chimie approfondie (auquel cas je vous suggère un autre site que le mien 😉 nous allons faire, un « léger » survol de ceux-ci :
Les liants de synthèse utilisés un peu moins souvent que les cinq précédents sont :
le méthylcellulose (utilisé notamment dans la fabrication d’enduit à la chaux, mais aussi de colle à papier peints). l’époxydique (peinture de sol appelée « epoxy » , souvent utilisé en adjuvant avec le brai , sorte de liant , il est reconnu comme étant un formidable cancérogène !!!) le polyuréthane, nul doute que vous ayez déjà entendu parlé de ce liant de synthèse, très dur et très brillant, il est utilisé pour les peintures de sols, pour les sols demandant une désinfection alors qu’il est composé principalement de solvants toxiques pour la santé !!! étrange paradoxe !
l’alkyde-uréthane qui a le même emploi que les alkydes glycéro, surtout en vernis, très bonne résistance au lavage, mais a une odeur persistante après séchage !, liant à base de matériaux fossiles (comme le goudrons, bitume, asphalte, brai) il est toujours de couleur noir, il résiste cependant aux acides et reste imperméable, il est utilisé pour la protection d’ouvrage enterrés (cave, soubassements de façades), en adjuvant au résine époxy, pour peinture de sol et en peinture anticorrosion entre autres. Inutile de préciser que ses vapeurs sont toxiques ! Le caoutchouc (ou élastomère) qui résiste lui aussi aux acides est imperméable. On le retrouve dans les peintures hydrofuges ainsi que dans la colle néoprène, séchage aussi rapide, qu’il est hautement inflammable. L’urée formol amnioplaste est d’une dureté incroyable, il adhère très bien sur le bois, et est utilisé dans les vernis pour parquet, car très résistant au frottement, il a cependant une forte odeur persistante. Formo-phénolique (même moi je commence à me poser la question, mais qu’est ce que j’écris !!!) idem que le liant précédent, il est utilisé pour le vernissage de parquet, car il a une grande résistance au frottement vu sa dureté, mais une odeur tenace et excessive rend son utilisation très incommodante.
Pour finir ce pavé indigeste des liants présents dans les peintures, j’aimerais vous parler des liants qui ne sont plus utilisés aujourd’hui (hors mis dans la décoration, lorsque le peintre fabrique lui même sa peinture). Ce sont des liants bien souvent d’origine naturelle.
Pourquoi en parler alors ? Il y a des risques de désordres, dû à une incompatibilité entre les anciens et les nouveaux feuils. Voilà pourquoi je perd cinq minutes ici, pour vous faire gagner trois jours de travail plus tard.
La colle amylacée, très mate, est présente dans les couleurs claires, elle est très « sensible » à l’eau et l’humidité, et n’a aucune souplesse ! On l’utilisait dans des travaux d’intérieurs seulement, surtout en plafond. Elle servait également au collage des papiers peints et des enduits dis « enduit à l’eau ». Elle était extraite des amidons de blé, de fécule (la fameuse peinture à la patate 😉, de dextrose (fait partie des glucides, il est extrait de l’amidon de maïs), de riz, souvent renforcée par des résines vinyliques.
L’huile de lin, rendant le feuil d’une grande « souplesse », confère à la peinture, un temps de séchage assez long. Elle a malheureusement une tendance au jaunissement. Pendant longtemps elle était la base de beaucoup de peinture mais ne supportait pas les fonds alcalins (voir plus haut) . Cependant elle se « tendait » mal et avait une fâcheuse tendance au « cordage » (aux traces !) c’est pour cette raison, que l’on appliquait la peinture en croisant chaque dépose !!!!!!! Alors expliquez moi pourquoi aujourd’hui avec des peintures qui se tendent , vous voulez encore croiser vos coups de rouleaux ?
Cire d’abeille et paraffines, liant de toute brillance, ultra transparent il reste pourtant difficile à recouvrir ! Il était utilisé (« il », le liant), et l’est encore, pour la protection des bois et des marbres et finitions des enduits à la chaux ! (voir mes cours privés sur la chaux ). Il nécessite un lustrage pour qu’il soit le plus efficace et surtout pour qu’il révèle toute la beauté de l’ouvrage finale. La cire a été remplacée, de plus en plus, par des vernis vinyliques . Cela va de soit, les peintures ont une très mauvaises adhérences sur la cire !
Il existe une dernière famille de liant, dit « liants minéraux« , qui seront utilisés dans la fabrication d’enduit à la chaux par exemple , car la chaux reste le liant des stucs et autres enduits à base minérale et écologique. Il y a également le silicate alcalin et le ciment.
On retrouve également la « gomme laque » et la bière comme liant dans les vernis d’ébénisterie.
Cependant, le liant à besoin d’un solvant pour être dilué et mélangé à la peinture, alors voyons ça…
3- LES DILUANTS et SOLVANTS
Ils donnent la viscosité nécessaire et facilite l’application de la peinture. Le solvant intervient dans la fabrication de la peinture, tandis que le diluant, qui lui , est aussi parfois, incorporé dans la fabrication, est d’un usage plus usuel pour le peintre, puisqu’il facilitera l’application ou sera nécessaire au nettoyage du matériel.
Leurs vapeurs toxiques, sont inhalées par le peintre surtout lorsque ce dernier pulvérise la peinture au travers d’une station airless, inutile de vous dire encore une fois, qu’il faut adapter ses E.p.i aux travaux effectués.
Dans un guide technique, édité en 2005, on parlait que les peintures contenant des cov, ne seront plus employés dès 2010, malheureusement, au jour où j’écris cet article (février 2019) il n’en n’est rien.
Il est l’élément volatile qui a la propriété de dissoudre totalement le liant. La plupart des liants utilisés dans la fabrication des peintures sont des résines, le rôle du solvant est donc d’assurer la dissolution de ces résines, pour les transformer en peinture liquide.
Après séchage complet, et la plupart du temps, les solvants disparaissent presque totalement, mais pas quand le peintre les applique, d’où l’importance de se protéger (voir ma vidéo sur les E.P.I.)
Le principal solvant utilisé dans la fabrication reste les hydrocarbures, très toxique.
Il y a là le terpénique (essence de térébenthine) issue de la distillation, non pas du pétrole, mais bien de la résine de pin ! C’ est d’ailleurs le seul solvant pour la cire ! On peu donc faire de bien joli patine en mélangeant de la cire, du pigment et de l’essence de térébenthine. (voir la photo ci contre)
Les « aromatiques » (benzéniques) tel le xylène, benzène, entre autres, ils entrent dans la fabrication des peintures de façades. C’est un hydrocarbure des plus toxiques ! L’emploi de ce solvant est ultra réglementé en intérieur, mais sa dangerosité n’a d’égale que lorsqu’il est utilisé pur, pour nettoyer des outils par exemple !
et enfin pour finir, l’aliphatiques (le pétrole) il est utilisé sous la forme de produits dérivé, comme le white-spirit.
On pourrait y passé la nuit, et parler des alcools , « éthylique, méthylique, butyliquen et whyskylique (ça va moi aussi j’ai le droit de me lâcher non ?) » qui sont les solvants des résines « alkydes et vinyliques », ou bien parler des « cétones », très inflammables , que l’on retrouve dans « l’acétone », les « éthers » qui ont la propriété d’être soluble dans l’eau. Les « esters », qui sont utilisés dans la fabrication de vernis, et ce fameux « trichloréthylène », qui aujourd’hui est interdit mais qui est parfois utilisé dans les « pressings » comme nettoyant.
On fini en beauté, avec le dit « dérivé chloré », qui est le solvant du caoutchouc et base des colles néoprène, ayant la propriété de faire gonfler les feuils de peintures, ont l’utilise toujours comme décapants organiques, hautement cancérigène ! Donc si vous utiliser ce genre de produit, n’oubliez pas votre masque, et pas à poussière !
Encore une dernière info, on peu considérer l’eau comme étant le solvant de la chaux, car elle dissout la chaux et le pigment afin de rendre l’ensemble liquide et homogène.
Il est utilisé afin de faciliter l’emploi des peintures, il sera donc ajouté à convenance par le peintre , selon la viscosité de sa peinture et le travail qu’il devra réaliser.
Il s’en servira pour rendre la feuil plus fin et plus « pénétrant » dans le support, palliant ainsi aux différentes porosités des subjectiles rencontrés.
Tous comme les solvants, l’eau est un diluant pouvant être additionnée à une peinture en phase aqueuse trop épaisse, le seul problème des peintures de ce type, c’est le temps de séchage rapide ! Il faut donc travailler plus vite.
Elles sont sensibles aux températures basses, et interdisent leur utilisation, en dessous de 5°.
Mais elles ont l’avantage de ne pas faire « s’éterniser » le chantier, car il devient possible de peindre dès que le diluant à totalement séché (bien souvent dans la journée). La plupart du temps les phases aqueuses sont inodores, ininflammables et facilement nettoyables. Je les déconseilles fortement sur les plafonds de grandes surfaces (supérieur à 30m² selon la météo et le taux hygrométrique du jour)
Tout comme les solvants, le diluant peut être organique, et son principal représentant pour le peintre reste le white-spirit. Il est le produit de la distillation du pétrole, peu toxique, il cause peu d’allergie sur la peau.
L’essence de térébenthine ne permet pas la dilution des résines de synthèse, on l’utilisera donc, comme je l’ai dis précédemment, en patine.
Les vernis gomme sont dilués grâce à l’alcool éthylique.
Il existe autant de diluants que de peintures. Certaines peintures sont tellement fortes, qu’il est impossible après utilisation, de nettoyer les outils. C’est le cas de toutes les peintures dites « bi-composantes » car on adjuvante à la peinture, un durcisseur.
En bonus LES ADJUVANTS (et additifs)
Ils entrent en très faible quantité dans la composition finale (environ 1%). Ils modifient le comportement ou la réaction de la peinture, c’est pour cette raison qu’on ne les considèrent pas comme des composants mais comme des « agents ».
Pendant la fabrication, l’adjuvantation permet d’améliorer la « mouillabilité » de certains pigments, la stabilisation de certains liants et des émulsions, la neutralisation des eaux calcaires etc.
Pendant le stockage, cela prévient les risques de dépôt des pigments, des charges, de la formation des peaux, de la putréfaction des produits en phase aqueuse etc
Pendant l’application, on peut améliorer la viscosité de notre peinture, la dépose à la brosse, améliorer la pulvérisation lorsqu’il s’agit de mise en peinture à la station airless, permettre la mise en peinture avec projection électrostatique (technique qui consiste à peindre en pulvérisant de la peinture à basse ou haute pression, derrière des radiateurs par exemple). On peut également atténuer l’odeur, éviter l’apparition des mousses et des petites bulles parfois produites lors de l’application.
Lors de la transformation du feuil liquide en feuil sec, on peu accélérer la polymérisation , améliorer la tension de surface , on peut accélérer le temps de séchage (avec un siccatif), très utile lorsque l’on doit peindre un portail dehors par 15° et risque de pluie, mais le problème c’est que le siccatif n’est utilisable que dans les peintures solvantées.
REMARQUES IMPORTANTES
Il ne sert à rien de jouer l’apprenti chimiste sur les chantiers, dans le dessein de changer une propriété ou améliorer la qualité d’une peinture. Il faut des années aux industrielles pour élaborer une peinture de qualité, et vos connaissances limitées dans ce domaine ne feront pas de vous le nouveau petit prodige de l’industrie du bâtiment, ou alors vous vous êtes trompé de voie et devrait plutôt faire des études dans ce domaine .
En d’autres termes, on n’obtient pas une peinture satiné en mélangeant de la mate et de la velours, on n’obtient pas une peinture plus longue au séchage, en augmentant sa teneur en eau, voir en « adjuvantant » de soit-disant produits miraculeux… on ne mélange jamais une peinture solvantée avec une phase aqueuse, bref, on utilise la peinture telle qu’elle est, ou on change de marque.
UN PEU D’HISTOIRE SUR LA PEINTURE ?
Au XVIe siècle l’apport de l’huile de lin a révolutionné le monde de la peinture, et tout comme cette époque lointaine, le XXe a lui aussi été marqué par l’arrivé des peintures à l’eau… et pourtant ça n’était pas gagné ! Pourquoi ?
L’ utilisation de résines de synthèse, que l’on a vu longuement dans ce chapitre, et qui sont entrées dans la composition même de nos « nouvelles » peintures, ne sont ni solubles, ni diluables dans l’eau. Il a donc fallut réinventer la fabrication.
Sont arrivés alors dame « émulsion », et sir « dispersion » !
Dans le domaine qui nous intéresse, l’émulsion est une peinture composée de deux liquides non miscibles , l’eau et un corps gras (on prend souvent la métaphore du vinaigre et l’huile qu’on laisse au repos, les deux liquides se séparent) pour que la peinture soit « émulsionnée » on ajoute un stabilisant qui a pour rôle de maintenir le liant dans l’eau.
En ce qui concerne les peintures à « dispersion », et bien c’est le même principe que l’émulsion, sauf qu’il ne s’agit plus de liquide mais de solide (le liant) qui doit être en suspension dans un liquide (l’eau) Ainsi les peintures vinyliques sont en dispersion grâce à l’adjuvantation de polymères.
Les feuils réalisés par des peintures en émulsion ou en dispersion, sont bien plus souples que des feuils en phase solvantés. Cette qualité est donc exploitée dans les revêtements d’imperméabilisation.
C’est ainsi que depuis, l’utilisation de diluant aqueux a fortement remplacé celui des hydrocarbures. Mais il faut savoir que les particules non dissoutes contenues dans les peintures aqueuses, (puisque la résine n’étant pas dissoute mais bien en émulsion ou en dispersion selon le cas) sont plus grosses que celles des peintures solvantées, ce qui a pour conséquence:
Les peintures, et leurs fabrications, évoluent d’années en années. Ce qui étaient valable il y a 15 ans , ne l’ai plus forcément aujourd’hui
Je peux lire encore dans mes livres scolaires traitant du sujet, ( certains éditées début 2000, d’autres étant des rééditions de version des années 90 ), qu’il faut croiser les passes mais peu, voir aucun, ne parle de ces nouvelles peintures acryliques, qui ont l’agréable avantage de nous offrir la possibilité d’enchaîner les passes dans la journée, mais la fâcheuse évidence, de sécher à la vitesse de la lumière . Alors à moins d’être flash gordon… on ne croise plus !
J’ai essayé énormément d’adjuvants pour ralentir ce phénomène dans les peintures en phases aqueuses, et à l’heure où j’écris ces lignes, aucuns n’a était satisfaisant à 100%, je continue et ne me décourage pas, aussi, si je trouve un produit « vraiment » valable, je mettrais à jour ici même cette leçon, mais j’ai comme un doute 🙂
Une leçon sur la théorie des plafonds (on pourrait l’appeler la théorie du cordage !) viendra compléter le site très prochainement.
EN CONCLUSION
La peinture, même la plus écologique qui soit, reste de fabrication industrielle. Elle est composée de produits chimiques, hautement toxique. Ce qui insinue que le nettoyage des outils, la récupération et le recyclage des peintures et des boues, doivent être pris très au sérieux.
L’applicateur doit être conscient de ce qu’il fait, pour son environnement mais aussi et surtout pour lui. Il existe de très bonnes protections de sécurité, que je vous invite à ne jamais négliger.
Et même si vous êtes amené à travailler un jour avec un « ancien », qui pourrait rire de votre accoutrement, pensez à votre santé, lui ? C’est déjà trop tard…
Si vous souhaitez aller plus loin, explorer les couloirs de l’usine Réca, je vous suggère de regarder cette vidéo réalisée en Février 2018 à Auterive (31-Haute Garonne) par Docteur peinture.
Février 2019 – Juillet 2024 / Docteur Peinture ®